- Je n'ai rien apporté au monde
- Et je n'en emporterai rien... ...
- Que quelques vers abandonnés
- Que j'ai fait miens pour le meilleur.
- Parce que tout ce qui n'a pas été donné
- Est perdu à jamais,
- Je pleure encore les baisers tendres
- Que je n'ai pas su t'offrir.
- Je n'ai rien apporté au monde
- Et je n'en emporterai rien... ...
- Que le souvenir de ton oeil rieur
- Derrière la mêche brune de tes cheveux;
- Que ta jeunesse effarouchée
- Fardée de millions d'espoirs
- Partagés à deux.
- Qu'en reste-t-il si Dieu ne les entend?
- Je n'ai rien apporté au monde
- Et je n'en emporterai rien...
- Que le parfum de la bruyère des Maures
- Au cœur d'un automne affranchi
- Des torrides chaleurs.
- Là, je contemplais le Créateur
- Dans l'étalage de son talent
- Et je n'avais rien d'autre à posséder.
Poème édité par la revue Testament n°3