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Le poème

Le poème

La poésie n’admet pas la médiocrité mais elle excuse la témérité et l’innocence ! Car il faut être fou pour s’espérer poète, bien courageux pour exposer son cœur au monde et rester humble face à l’enchantement que quelques vers peuvent provoquer chez l’autre.  Emmanuel RASTOUIL.


NINA (extraits)

Publié par Emmanuel RASTOUIL

Catégories : #Poésie

  • I
  • Nina semblait perdue. Elle était déjà morte,
  • Traînait, brûlait ses jours comme on fume un mégot,
  • Nouait son avenir dans un maigre fagot
  • Déposé dans la cave, et refermait la porte.
  • Je l’aimais tellement que j’aurais fait en sorte
  • De transformer sa vie en un rêve indigo
  • Où nos cœurs vagabonds, fantômes inégaux,
  • Se changeraient en fleur qu’un léger souffle emporte.
  • « N’entre pas dans ma vie ! enfuis-toi loin de moi !
  • Nous n’avons pas le droit à l’amour ou la joie,
  • Ces rêves sont volés, ne nous mènent à rien… »
  • « Oh Nina, s’il te plaît, reste un peu près de moi!
  • Ton sourire et tes yeux me remplissent de joie
  • Et si ton ombre au loin fuit ; je ne suis plus rien… »

II

  • Nina ne s’attachait à rien ni à personne.
  • Elle cachait profond des tonnes de secrets,
  • Comme autant de tourments, de pleurs et de regrets
  • Que masquaient ses yeux noirs, son regard de madone.
  • Moi, j’attendais, nerveux, qu’elle me téléphone.
  • Je sillonnais la rue en quête des arrêts
  • De bus, des bancs au bord du canal. Je mourrais
  • De peur jusqu’à revoir enfin la sauvageonne.
  • « Je t’aime et je voudrais cesser de supplier,
  • Sans quoi le froid, le vent, consumeront la flamme
  • Qui me brûle et me lie à ton destin, Nina. »
  • « Demain, je partirai. Tâche de m’oublier !
  • Ma vie est un silence où se glisse le blâme
  • Que rien ne peut sceller, pas même un hosanna ! »

III

  • Nina, la nuit nous prend pour ses enfants cachés
  • Et nous rejette au fond d’un long tunnel, un songe
  • Qui nous lie au passé. Mais ce puissant mensonge
  • Alourdi chaque instant le poids de nos pêchés.
  • Oui, nous nous ressemblons ! Nous sommes écorchés,
  • Livrés à la folie, à l’injure qui ronge
  • Le creux de nos douleurs. Sans cesse elle prolonge
  • Et garde nos poignets et nos cœurs attachés.
  • J’errais aveugle et sourd dans ma désespérance
  • Jusqu’à ce que ta main désserre le bandeau
  • Et libère mes nuits de l’asservissement.
  • Allongé près de toi, j’écoute le silence
  • Installer entre nous de l’amour en cadeau
  • (Cesse de respirer ! Savoure ce moment !).

IV

  • Nina, j’aimais te voir au jardin de la ville,
  • Quand les badauds pressés abandonnaient l’endroit,
  • Laissant ton rire ardent, tout seul, plier le froid
  • Qui commençait à poindre en soir d’hiver hostile.
  • Là, nous jouions avec la candeur juvénile
  • Qui sied aux innocents. En rêveur maladroit,
  • Je te voyais la reine et moi j’étais le roi
  • De ce modeste empire. Un beau pays… Une île !
  • Bien avant que la nuit ne saisisse nos cœurs
  • Et nous invite à fuir vers d’autres aventures
  • Nous avions régné là, heureux et triomphants…
  • Les bancs, c’était des chars qui nous portaient vainqueurs,
  • Tirés par les buissons, magnifiques montures,
  • Sous les énormes pins aux formes d’éléphants !

V

  • Quand j’en viens à rêver de ton joli prénom
  • Qui résonne en mon cœur et que ma bouche épelle,
  • NImbant la sainte en ronds de lumière, j’appelle
  • Le son des premiers mots chantonnés en canon.
  • Je vois NAture au coin d’un petit cabanon
  • Assailli par la vigne et son toit me rappelle
  • Ces doux après-midi, tout près de la chapelle,
  • Ton corsage entrouvert, tu bredouillais : « Non, non… »
  • Fut-ce un rêve éveillé ? La saveur que j’en garde
  • M’impose de tenir le vœu que j’avais fait :
  • Voir briller le soleil chaque jour sur nos têtes.
  • Lorsque le soir descend, ton regard brun s’attarde
  • Et soigne mes douleurs par un baume parfait.
  • Le temps est, de nouveau, propice à toutes fêtes …

VI

  • Si mon cœur est blessé, c’est que je suis sensible
  • Et que toujours je crains qu’ils ne te crucifient,
  • Car leurs desseins sont noirs et tout les glorifient,
  • Rien ne semble entamer leur volonté terrible !
  • Nous avons tous besoin de nous croire invincible,
  • Chercher à savoir ce que nos jours signifient
  • Et les utiliser afin qu’ils modifient
  • Et rendent notre espoir objectif et possible.
  • Parfois je veux partir et revenir avant
  • Que naisse le problème et qu’il ne me tourmente,
  • Au point de ne pouvoir retenir un sanglot.
  • C’est le prix que je paie à poursuivre souvent
  • L’assassin de ton cœur. Mais sa ruse démente
  • Ne t’entraînera pas vers ce sombre complot !

VII

  • Nina, je te tenais comme Amour et nos mains
  • Rayonnaient. Nos projets ignoraient tout le reste.
  • Je nous revoie encore appliquer chaque geste
  • A distraire nos yeux de futurs lendemains.
  • Qu’en est-il aujourd’hui ? Fait-il courir ses mains
  • Sur ta nuque endormie en désir manifeste ?
  • Te rend-il plus sauvage ou tendre à la sieste ?
  • Et qu’en est-il de moi, de mes chaos humains ?
  • Le manque d’espace et le vibrant enthousiasme
  • De nos esprits pressés, de nos chairs, n’ont pas vu
  • Le bruit de battement de tambour de nos fièvres.
  • Car moi je me gaspille à poursuivre un fantasme…
  • Sois libre ou quitte-le ! Fais de ton mieux, pourvu
  • Que la fin de mes jours ne s’accroche à tes lèvres !

VIII

  • Tu t’endors sur un banc. Je sais, tu es brisé…
  • Moi, je suis la photo que le silence estompe,
  • Le fer arque bouté juste avant qu’il ne rompe,
  • Tout cet amour que tu cesses de maîtriser.
  • Parfois, je veux remplir l’espace agonisé,
  • Ce qui te manque, tout ce qui te perd, te trompe,
  • Avant que ton esprit, ta raison se corrompe
  • Et que ton cœur se blesse et s’endorme épuisé.
  • Lorsque l’on s’est tout dit, je languis ta parole
  • Lorsque je t’ai perdu, j’espère ton retour
  • Comme un remord soudain qui se fixe, fugace.
  • Mais ce vieux souvenir se trouble puis s’envole,
  • Je referme la porte et j’en perds le contour
  • C’est un reste d’amour qui doucement s’efface...
NINA (extraits)
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